“Sous un ciel lourd et gris je parcours en voiture la Basse Autriche à la recherche d´un village au nom poétique Croix Allemande, perdu dans les vallons du Burgenland. Je passe par Horitschon, un nom évoquant la Hongrie, la frontière se trouve à peu de kilomètres.
C´est un petite cité déserte aux maisons basses et ce samedi 18 juin 2011, personne ne se promène dans la rue quelques minutes avant midi, tout à fait possible que tout le monde soit déjà à table à la campagne. Je poursuis la route à travers des champs fleuris, à l’horizon j’aperçois une assemblée de demeures, je ralentis, en m’approchant je réussis à déchiffrer la pancarte placée à l’entrée du village. Deutschkreutz. Je suis arrivée. Il ne me reste plus qu’à trouver le château de Deutschkreutz, un château que j’ai placé sur une montagne dans mes songes, mais dans ce paysage les cimes n’existent pas. Mon regard scrute en vain le voisinage, même si le bâtiment n’est pas perché sur un sommet, il me semble qu’il devrait dominer les maisonnettes. Un écriteau cependant me montre le chemin, et après quelques tournants, à la fin du village, là où la route n’est plus qu’une voie étroite, s’étalent des pâturages aux herbes flottant dans le vent. A l’horizon, où le ciel frôle cette verdure, navigue un toit rouge énorme. J’ai trouvé le château.”
In : Le Monde des Anciens Nr. 41, Septembre 2011 http://www.anciens-eleves.at/mda_pdf/2011-08-18%20mda41.pdf